DanceLAB

Un laboratoire de recherche par la pratique de la danse

Il y a cinq ans, je lançais le DanceLAB, un laboratoire de recherche en danse fondé sur la pratique du geste, un espace de liberté et d’exploration où chaque mouvement devient une découverte. Le DanceLAB fait écho au Media LAB de Bruno Latour. Si un part de ma recherche est de nature anthropologique, l’autre part de est dédiée à la danse et à la recherche par la pratique du mouvement. Mes questions sur le geste, sa mémoire, ses techniques ou sa transmission se posent avec la pratique de certaines techniques du corps.

Depuis 2020, mon parcours dans la danse a été marqué par une série de défis personnels, qui m’ont poussée à redéfinir ce que signifie être danseuse, mais aussi être soi-même en tant que mère, artiste et exploratrice. En effet, quelques mois seulement après avoir donné naissance à des jumeaux, après un long séjour à l’hôpital dû à une grossesse alitée, puis au fait que mes bébés étaient prématurés, je me suis fracturé la malléole externe. Me retrouver avec des béquilles et un corps en rééducation a été l’occasion de reprendre la danse différemment. Ainsi le slogan de ma première vidéo, “Let’s get back to dance” sonne comme un défi lancé à moi-même : retrouver mon corps, ma liberté et cette énergie créative. 

En 2021, je me suis installée au village de Saint-Julien-Molin-Molette, dans le Parc naturel régional du Pilat. Etant mère isolée de jumeaux, ma recherche en danse n’est plus pratiquée tel un art de la scène. Elle est devenue un chemin vers soi, un espace d’expression, une guérison. Aussi j’ai repris la pratique dans mon quotidien de maman débordée. Tout doucement, j’ai commencé à sortir de ma grotte-salon, où j’avais installé mon propre espace de travail. J’ai produit des recherches exploratoires pour ma “gestothèque de l’ourse” et le projet Cosmophanies —alors sponsorisé par la Ville de Nantes et l’Institut Français de Paris. J’ai alors donné vie à de nouvelles idées et à des pratiques qui mêlaient danse et exploration corporelle dans un contexte intimiste.

Mon installation à Saint-Julien-Molin-Molette m’a permis de créer un environnement propice à cette réflexion créative, tout en me reconnectant à la nature et à mon propre rythme. En 2022, grâce au soutien de la mairie, j’ai eu l’opportunité d’avoir accès au Dojo du village. D’abord une fois par semaine, puis deux, j’ai lancé la version dansée en solo du projet des Sonographies —  où le son devient source de mouvement et de réponse kinesthésique. Danser en réponse aux cloches de l’église, ou explorer des sessions silencieuses à partir de l’écoute des sons environnant et celle de mon propre corps a été une expérience d’une grande richesse sensorielle.

 

2023 a été l’année où j’ai repris le travail d’expérimentation avec KARMA [l’agir autrement] — un jeu de cartes permettant d’explorer la danse de manière ludique et générative. Ce projet a ouvert la voie à de nouvelles formes de composition et d’interprétation, offrant une manière inédite de créer des partitions de danse à partir de propositions aléatoires.

Enfin, en 2024, j’ai commencé à écrire le projet BECOMING ANIMAL, une exploration chorégraphique des liens entre le corps, la nature et la technologie. Dans ce projet, je souhaite intégrer des outils d’intelligence artificielle pour générer des projections sur les corps en mouvement, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle forme de dialogue entre l’humain et le numérique.