Au moment de l’écriture de la pièce, je me faisais cette remarque qui devint une prémisse à la suite de l’expérience : non seulement le dérègle- ment climatique transforme le paysage de la ville, les températures s’y font bien plus douces qu’autrefois. Mais l’usage abusif de pesticides dans les campagnes avoisinantes modifie la trajectoire des oiseaux migrateurs.
Les hirondelles sont aujourd’hui déclarées « espèce en danger » par les associations écologiques locales. Les insectes venant à manquer dans les espaces tiers (friches, jardins ouvriers, etc.), leur retour est attendu avec inquiétude.
Pourtant, les martinets eux, dessinent toujours des nuages d’imprédictibilité, selon les mouvements d’air.
Le paysage sonore urbain se voit aujourd’hui modulé par des dispositifs technologiques qui régissent tant l’éclairage public que la dynamique des feux de circulation. La vie des villes se voit désormais orchestrée selon des sonorités rythmées par la dynamique des flux séquencés eux-mêmes contrôlés par des algorithmes.
Les ambiances des quartiers d’habitations sont en cela régies par la temporalité imposée par les nouvelles ingénieries.
Pourtant, les études médicales démontrent que le niveau de stress des habitants augmente, notamment à cause de la pollution sonore. Comment se fait-il dans ce cas, que nous n’ayons pas encore assisté à la création de bureaux d’ingénierie urbaine, fondée sur une stratégie d’aménagement, prenant en compte le biorythme des habitants (humains comme non-humains) ? On pourrait d’ailleurs imaginer, dans un futur proche, que les paysages sonores urbains se voient transformés en espaces numériques partagés.