Projet soutenu et financé par ARCADI et l’ISMM (IRCAM)
En tant qu’artiste, je pratique la performance augmentée. J’interroge en cela un dispositif praxéologique : quel est le rapport de mon action entre la prise en main de mon smartphone et la dégradation de mon environnement naturel ? L’un des premiers enjeux de mon travail d’artiste comme d’anthropologue repose sur fait de créer du lien : Comment donner du sens à notre humanité ?
En salle, sur scène, mon travail repose sur ma capacité de mise en relation du corps de l’acteur à un dispositif numérique à but d’augmenter son geste (vocal, dansé, rythmique, etc…). Tout la difficulté réside alors en ma capacité à synchroniser le temps d’action et la méthode d’articulation des divers procédés impliqués (chant, danse, lumière, etc…). La mise en relation des mouvements et gestes de l’acteur à l’ensemble des technologies impliquées ne se fait pas sans difficulté.
Le travail se forge donc à partir d’ateliers méthodologiques, qui confrontent les techniques propres à chaque corps de métier : théâtre, danse, chant, arts numériques, yoga, lumière, etc.
Avant cela, anthropologue j’écoute le monde. Je l’ausculte. Et je m’interroge sur la valeur que l’on donne à ses vies délitées par les conflits mondiaux : comment se fait-il qu’à Paris l’on accueille si peu les enfants venus du bout du monde. Comment se fait-il qu’à leur arrivée les migrants soient parqués entres les camions, au bord du périphérique Nord ?
Il me semble que la rencontre des réflexions d’Augustin Berque et d’Arjun Appadurai résume assez bien les enjeux conceptuels de mon travail. La rencontre théorique d’une réflexion sur les paysage sonores de la cosmophanie aux ethnoscapes permet d’ailleurs d’étendre la portée de ma recherche à une pratique étendue : en dehors des ateliers, en dehors des théâtres.
Au sein de nos paysages contemporains, composés d’écrans et d’objets connectés, comment interroger la relation du corps de l’acteur aux pasyages hypermédias que génère notre époque ? Et au lieu de savoir comment les milieux se fabriquent ma question est plutôt celle de savoir ce que l’environnement nous fait : Qu’est-ce que la ville provoque chez nous comme types de réponse kinesthésiques ? Et comment s’inscrivent-elles dans notre corps ?
Si d’après mon observation du théâtre au Kerala (Inde du Sud) le corps de l’acteur comme le corps du danseur, est cosmophane : il manifeste l’existence d’un paysage, qui n’est autre que le regard que porte une société sur son environnement. Le jeu du théâtre raconte la vie du paysage social qui fabrique sa présence. Mais que se passe-t-il aujourd’hui dans les arts contemporains ? Que disent les corps des danseurs des paysages urbains qui les construisent ?
À partir d’une collecte de gestes et de sons (des soundscapes aux sons iconiques de notre modernité) le projet des gestes augmentés est de mettre en jeu les ambiances sonores, ce projet s’installe à la croisé des savoirs faire et des questionnement.
Recherche pour la création d’outils scénographiques et narratifs technologiques, il génère la collecte de matériaux sonores et chorégraphiques, d’histoires de vie et de techniques de jeux.
Composé d’ateliers de recherche expérimentale, fondé sur une pratique trans-disciplinaire, le projet regroupe plusieurs partenaires dont : La compagnie Little Heart Movement, Frédéric Bevilacqua, directeur de l’ISMM de l’IRCAM à Paris, Jan Schacher, chercheur à la Haute Ecole des Arts de Zurich.
L’enjeu étant de jouer collectivement des paysages sonores au sein d’un dispositif sonore numérique et immersif.
Un projet formé en quatre temps
1. Sous la forme d’une recherche, collecte de paysages sonores : les soundscapes.
2. Sous la forme d’une collecte de gestes, telles de icônes identifiables de nos mondes contemporains.
3. Sous la forme d’une recherche d’outils, à travers d’ateliers de pratique de théâtre et de danse pour la narration collective et partagée, augmentée par la technologie (smartphones et capteurs).
4. Sous la forme d’un travail mené auprès d’enfants migrants au centre d’accueil Centre Enfants du Monde de la Croix Rouge, au Krêmlin Bicêtre.