devenir animale

Projet au travail . work in process . 2025 …
* avec le soutien de l’ISMM (Interaction Son Mouvement Musique) de l’Ircam Centre Pompidou Paris, la Commune de Saint-Julien-Molin-Molette et l’association Little Heart Movement

DEVENIR ANIMALE est une recherche artistique menée par la pratique de la danse, qui explore notre relation au sauvage, à l’animalité et à la transformation des environnements.

Le projet commence par une démarche ethnographique et sensorielle : une collecte d’images, de sons, de récits et de rituels liés à la forêt. Ces matériaux nourrissent la création d’une chorégraphie augmentée, développée à partir des paysages du lieu de résidence — ici le Parc naturel régional du Pilat. Il s’agit d’un projet à la fois poétique, performatif et documentaire, qui interroge notre relation à ce que l’on perçoit du sauvage en nous et autour de nous.

DEVENIR ANIMALE explore les états de présence, les mémoires somatiques, les tensions entre nature et culture. La chorégraphie n’illustre pas un discours, elle fait émerger une expérience : celle d’un glissement, d’une traversée entre les mondes.

Inspirée par les sons et les textures du paysage, elle redonne une place au sensible, au rituel, à la lenteur. Cette approche chorégraphique rend visible ce qui vit dans nos corps et émane de nos perceptions.

Si le projet questionne nos usages contemporains des technologies mobiles — leur pouvoir d’immobilisation, leur rôle dans de nouveaux rites d’asservissement — il les intègre aussi pleinement à sa dimension performative.

Des capteurs de mouvement sont sont utilisés pour composer la chorégraphie,  structurer l’espace du geste, réfléchir sa forme. Ce dispositif devient alors une extension du corps, un prolongement d’écoute et de création. La part artificielle de la technologie est ici mise en tension, détournée, poétisée.

Au cœur de DEVENIR ANIMALE s’ouvrent alors des questions fondamentales : comment percevons-nous encore notre part animale dans un monde ultra-connecté ? Quelles formes de cohabitation pouvons-nous imaginer entre humains et non-humains ? Et que signifie représenter le sauvage, l’intégrer dans une œuvre, l’archiver ?

À travers une pratique artistique située, le projet propose une écologie de la perception, où la danse, les sons, les récits et les technologies composent ensemble une mémoire sensible. Une tentative d’habiter le monde autrement — dans l’écoute et le désir de rester vivants.